9 Décembre 2013
Quand je vous dis que la vie se décline sur les écrans.
Ce matin, la vie sentait le café.
Un bon café chaud.
Celui que j’aime déguster au coin d’un bar, à écouter les conversations des uns et des autres.
A humer le temps.
Il a fallu d’un post.
Un petit mot laissé sur Facebook qui m’a collé un sourire au visage toute la journée.
Un sourire suspendu comme l’est ce café.
Oui, suspendu.
L’histoire raconte que tout débute dans les années 1910 à Naples.
Dans les bars, certains avaient l’habitude de boire leur petit noir, d’en payer deux.
Le deuxième était alors inscrit sur une ardoise et destiné à la personne qui entrerait dans ce lieu sans avoir les moyens de s’offrir un café.
L’acte de générosité absolu.
Sans savoir pour qui.
Simplement donner.
Partager un peu la chaleur qui quelques secondes auparavant inondait le corps.
Plus d’un siècle plus tard, cette pratique arrive ici en France. Et ailleurs.
Un café suspendu par ci, une baguette suspendue par là, un kebab, voire une place de théâtre.
Parce que le concept peut se décliner à volonté.
A Charleroi, Bordeaux, Nantes... Et partout en Europe, les initiatives se multiplient.
Un raz-de-marée de solidarité.
Un tour sur la page Facebook « Café suspendu » pour un bonheur suspendu lui aussi.
Car contagieux. Intense.
Ce genre de nouvelles qui vous fait croire en l’homme.
Vous donne envie d’aller boire un café pour en payer deux.
Et incite à penser que le temps aussi peut se suspendre.
Le temps de penser... à l’autre.