État d'esprit du soir...
C'est clair, non ?
Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin ?
J'AI FAIM.
Oui, ce soir, j'ai faim.
Les crudités et le jambon blanc du dîner ne m'ont pas rassasiée. Logique, me direz-vous. Mais y'a des jours où c'est plus facile que d'autres de supporter la légèreté du dernier repas de la journée.
C'est comme ce verre de vin dont je rêvais en rentrant, après une journée de boulot intense. Je me voyais déjà affalée dans mon pouf, sentant cette gorgée de vin blanc glisser doucement dans ma gorge, pendant que Chet Baker en fond sonore envoûterait l'atmosphère.
Que nenni. Je ne cèderai pas. Hors de question.
Je continue de fantasmer sur ces aliments (et ce vin) que j'ai rayés de mon alimentation. Pas pour devenir mannequin et faire la maligne partout.
Mais dans 10 jours, je chausserai mes baskets pour tenter de courir le semi-marathon de Paris. J'ai bien dit courir. Pas rouler. D'où l'idée de ne pas - de ne plus - ressembler à une boule. Et comme j'espère ne pas devoir monter dans la voiture balai, et arriver avant la tombée de la nuit (il fait noir dans le bois de Vincennes, ça fout la trouille), je me suis allégée. Et entraînée.
Si. Otez ce sourire narquois au coin de votre bouche. Je vous vois.
40 jours d'efforts intenses déjà. Même pas mal. Je résiste, serre les dents. Parce que ces 21km100 (oui, je tiens aux derniers 100 mètres), je vais les avaler pour l'association Grégory Lemarchal qui lutte contre la mucoviscidose. Alors pour lui, pour les bénévoles de l'asso, pour les enfants malades et leur famille, pour tous les gens qui m'ont aidé à financer ce dossard, je cours. Sans râler, sans me plaindre. Ou si peu.
Je vois le bitume défiler sous mes pieds, je vois les calories sur les emballages des aliments, je vois ces magnifiques gâteaux dans la vitrine de la boulangerie qui ne me donnent même pas envie, je vois les jours sur le calendrier et tente de retarder l'arrivée du 2 mars, je vois les degrés descendre (je parle du temps, pas d'alcool) en priant de ne pas perdre mes doigts en courant pour cause de grand froid.
Je suis une warrior. Je vais y arriver.
Mais ce soir, j'ai FAIM. Et j'ai menti.