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Le blog d'Eva Roque

Au bout du rêve, il y a la vie...

Au bout du rêve, il y a la vie...

C'était hier.

Attendre la dernière représentation - qui ne sera pas la dernière, j'en suis convaincue - s'installer sur un coussin inconfortable du Point Virgule, sentir son ventre tendu par le trac. Avoir le trac en étant dans le public... Avoir le trac depuis le matin. Comme si ce qui allait se passer sur scène était un enjeu pour soi. Alors que non. Enfin. Peut-être que si au fond. Hier, Cyrille de Lasteyrie, dit Vinvin, était seul sur scène pour son premier spectacle. Et j'avais mal au ventre.

 

FLASH-BACK

Vinvin, ce fut d'abord une interview professionnelle par téléphone il y a déjà quelques années. Vingt ou trente minutes à parler du Grand Webzé sur France 5. Un ovni télévisuel. Avec de bonnes idées, et des moins bonnes. Y'a des interviews plus marquantes que d'autres. Celle-là en fut une. Par la proximité immédiate qui s'est construite avec mon interlocuteur alors que j'ignorais tout de lui.

Après, je ne sais plus très bien ce qui s'est passé. Comment ont débuté nos conversations. La radio a sans doute été un lien. Entendre nos voix respectives, partager une même vision du métier, découvrir des amitiés communes... Tout cela relève d'une sorte d'évidence sur laquelle il n'est pas nécessaire de tergiverser ou psychologiser. Une évidence.

Cyrille a ce truc de vous poser la question inattendue. Celle qui déboule d'un coup, qui chamboule... Des questions très simples, ou très compliquées par ce qu'elles provoquent. "Quel est ton rêve professionnel ?", "Tu es heureuse ?"... Une forme de bienveillance rare, précieuse.

Et puis, à l'automne dernier, autour d'un café, j'ai bien vu qu'il se passait un truc dans son regard. Une lueur d'excitation quasi enfantine. Il était question d'un texte. Un spectacle. Des pages et des pages d'écriture pour un "seul sur scène". Pas du stand-up à la vanne facile. Non. Un texte construit. Avec un début, un milieu, une fin. Un propos. Il était question aussi de mise en scène sous la direction de Michèle Laroque. Une première expérience pour la comédienne. Une première aussi pour Cyrille.

Travail - Excitation - Travail - Ecriture - Jouer - Travail... Je crois que son emploi du temps des six derniers mois ressemblait à ça. Ciseler, finaliser, refaire, encore, trouver le rythme, couper des mots, des phrases, réécrire, se laisser diriger par Michèle Laroque, s'oublier, s'accepter, douter...

Je savais surtout pour en avoir parlé avec lui qu'il était en train de réaliser un rêve. Et qu'importe de la suite (du succès ou pas), au moins le rêve devenait une réalité. Le spectacle existait et cela suffisait. Le reste allait suivre. Une évidence. Encore une.

Je sais qu'il a douté. Pas du projet. De lui. De sa capacité à lâcher prise, de monter sur scène, de se jeter dans ce vide scénique. Nous étions plusieurs à ne pas douter de son talent. N'empêche que le trac surgit. Parce que hier...

 

HIER

Cyrille était sur scène. Il fut question de la mort, de la vie, de son passé outre-Atlantique, de ses souvenirs d'enfance, d'une visite chez un proctologue, d'un massage érotico-stressant...

En deux minutes, mon ventre s'est détendu. Le trac a disparu. Parce que devant moi, j'ai vu un autre Cyrille. Un comédien incroyable, certes. Un auteur talentueux, certes. J'ai surtout vu un homme réalisant son rêve et le vivant à 100%.

Dans le public, nous avons ri. Beaucoup. Très fort. Nous avons applaudi. Très fort encore. Surtout à la fin évidemment. Une façon de dire merci à la personne qui pendant une heure vous a donné un moment de bonheur. Et sans doute un bout de lui.

Cyrille, nous étions nombreux à te trouver beau hier. Lumineux. Une lumière qui rejaillit sur les autres... Sur tes proches (au fait, y'a quelqu'un qui rit plus fort que les autres au fond de la salle. Le plus beau des rires). Sur les amis. Heureux de te voir heureux. Heureux de comprendre que c'était ça ta vie. Etre sur scène. Pour toi. Et les autres. Heureux de voir qu'à 45 ans, il est toujours temps de réaliser ce rêve.

Ce n'est que le début de cette histoire. D'autres salles vont ouvrir leurs portes pour ce spectacle. Une évidence.

 

Et comme dans toutes les histoires, il y a une morale. Même deux.

1. Aller au bout de son rêve. Oui. Tout au bout. Sans avoir peur.

2. Le bonheur des autres, de ceux que nous aimons, est définitivement une source d'énergie incommensurable.

 

PS : Ecrire un spectacle et le jouer, c'est du travail. Enormémement de travail. "A mon cher moi" en est la preuve. Ce matin, Vinvin écrivait cela sur Twitter...

 

Petit teaser de ce spectacle que j'espère revoir... à l'Olympia.

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E
à mon tour de le voir aussi quand je passerai sur Paris ! ;-)
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V
Mais sinon... J'ai 44 ans :)
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E
Fou rire. T'es dans ta 45ème année. Ne chipotons pas
R
Yes!
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M
Je le comprends très bien, et continuez, cela est toujours agréable de vous lire Eva.
M
Bonjour Eva,<br /> <br /> Lorsque je vous ai souhaitée une bonne soirée hier je n' imaginais pas qu' elle fut aussi réussie. A priori, ce doit être le remède à beaucoup de maux d' aller au Point Virgule en ce moment.<br /> <br /> Je viens de voir le teaser de ce spectacle et il est vrai, que Michèle Laroque et Vinvin force à sourire déjà.<br /> <br /> J' espère que ce spectacle aura le succès que Vinvin semble mériter.<br /> <br /> Encore merci de nous faire partager de billets de bonheur !<br /> <br /> A bientôt et merci à vous Eva.
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E
Merci pour votre message encore une fois. Le blog est un lieu de partage. Je ne le conçois que comme cela
G
Lire le JiDéDé d'un certain Eméry avec un bel hommage à Vinvin. <br /> Lire ton blog et re bel hommage à Cyrille. <br /> Et n'avoir qu'une envie : le voir à mon tour ce spectacle. Ce début d'une belle carrière. <br /> Et n'avoir mal au ventre qu'à cause des abdos sollicités pour rire durant ce One-Sir-Show...
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E
Je te rembourserai en cas d'absence de rires :-)