Mai, le bac et Roland-Garros
Ca fait partie de notre mémoire collective. Des sons de notre adolescence. Soit ce cri du fond de la pièce "Tu arrêtes cette télévision ! On ne révise pas le bac en regardant la télé". "Mais, maman, c'est Roland-Garros".
Effet de la phrase : l'index de ma mère sur le bouton off de la dite télé (la télécommande étant planquée sous le livre d'histoire).
Evidemment quelques minutes plus tard... Réapparition des cours en terre ocre sous mes yeux. Et ma tête se balançant dans un gauche - droite jouissif.
Satané mois de mai entre bac et tennis ou le traumatisme de tout lycéen ayant un minimum d'attrait pour la balle jaune.
Alors l'année d'après votre bac, vous vous dites "je vais enfin pouvoir mater Roland-Garros".
- Sauf que sur le chemin de "j'ai choisi de faire des études longues", vous êtes bons pour encore quelques années sans réel suivi du tournoi... A vous répéter qu'un jour ces sacrifices paieront et que vous aussi, vous aurez le droit de regarder toutes les rencontres.
- Sauf que non. Parce qu'après, les années de boulot débutent. Et la frustration grandit. Pas assez accro de Roland-Garros pour prendre 15 jours de vacances au même moment et vous installez devant la télé avec un cocktail. Tant pis.
Jusqu'au jour où un génie inventa la tablette, et où France Télévisions eut l'excellente idée de diffuser les matches en numérique. Pareil pour les JO. Pour la Coupe du monde ? Aucun problème, y'a des sites (bon, d'accord pas toujours légaux) qui proposent les rencontres. Voici donc enfin LA solution. L'écran de la tablette à proximité de l'écran de l'ordi du travail.
Ah oui, parce qu'on est toujours au taf évidemment. Mais ce n'est qu'un détail. Un minuscule détail. Avec un peu de discrétion (ce qui n'est pas ma première qualité, je le concède), vous pouvez gérer ce double d'écrans. Il suffit de faire attention au balancement de tête qui pourrait alerter votre patron.
Reste un autre élément à contrôler. Le cri éventuel devant un point gagnant ou une balle sur la ligne. Ou ce tie-break qui n'en finit pas. Scénario déclinable à volonté. Or, ce cri d'enthousiasme ou d'énervement risque de surgir à n'importe quel moment. Mettant à mal les oreilles (voire le coeur) de vos collègues avec qui vous partagez l'open space, et surtout votre tactique du double écrans.
Vous sentez le vécu de la situation? La rédaction s'est habituée à mes cris sportifs. Mes cris devant les événements sportifs pour être totalement exacte et éviter toute confusion quant à la phrase précédente.
Après les années d'études-frustration, je passais donc aux années boulot-culpabilisation...
C'était sans compter le génie de quelques personnes de France Télévisions. Les créateurs de cette campagne de pubs chargée de nous déculpabiliser et nous donner des idées pour regarder Roland-Garros au boulot sans se faire chopper.
C'est apparu sur ma file Twitter qui défilait sur l'écran de l'ordi pendant que mes yeux étaient captés par la balle de match de Sharapova... Mais chut... Je ne vous ai rien dit.
PS : j'expérimente la méthode ci-dessous. Avec beaucoup de difficultés.