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Le blog d'Eva Roque

C'est quoi ce jeu de balle ?

C'est quoi ce jeu de balle ?

Je ne sais rien de lui. Son petit nom sur Twitter est @duanyer et sur son profil "Mon ambition est de devenir l'idiot du village. J'y suis presque".

J'avoue aimer assez cette ambition.

Je sais qu'il aime faire des montages photos du plus mauvais goût comme il dit et se présente de cette façon : "Le montage photo est ma petite marotte, mais je contribue de temps en temps aux blogs et autres tumblr qui veulent bien accueillir mes textes ou montages, parfois sous forme de poésie, en tous les cas toujours de courts formats". 

Il a ajouté "bonne fin de dimanche", mais ça c'est normal parce qu'en fait Duanyer m'a envoyé ce qui suit hier. Et hier, on était dimanche. Vous suivez ? 

Welcome dans la dream team ! Une dream team qui s'aggrandit joyeusement. Je vais avoir du mal à me passer de vous si ça continue.

Eva

 

 

Je ne suis pas un fanatique de football

 

Non, je ne suis pas un fanatique de football.

Non. Certes.
Donc hier soir, j'ai décidé de tester le visionnage en direct de cet énigmatique jeu de balle qui enflamme le monde depuis quelques jours, s'incrustant jusqu'au plus profond des âmes unifiées, fédérant l'humanité, du chauffeur de mon bus quotidien au Président de la République, du joyeux drille casquété au sabir verlanesque au retraité littéreux du petit écran.
Fort de la conviction qu'il doit y avoir un mystère derrière cet engouement universel, et faisant fi de ceux pour qui l’événement synthétise à lui seul les travers de notre société pervertie, je me lance donc dans l'aventure d'un match, avec la fallacieuse excuse, auprès de mon entourage quotidien médusé, de parfaire mon anglais : me voila donc connecté sur la BBC, utilisant pour ce le sésame de l’extension magique qui me donne pour un temps la nationalité britannique. 


Pour parfaire la chose, je décapsule une bière, je réclame un silence absolu, supprime toute autre connexion que la mienne sur ma route vers les internets, subissant les foudres de mon adolescente progéniture, l'expérience valant le sacrifice de quelque rebelle bachelier dont j'étouffe, par la projection d'objets divers, toute velléité de révolte.
Enfin, me voila seul face à cet écran. L'affiche est belle: Brésil vs Chili. Les jaunes contre les rouges. 


Avec 3 bonhommes verts munis de sifflets, drapeaux et cartons pour communiquer avec eux. 


Avec un stade bicolore en parfaite harmonie avec leurs équipes favorites respectives, ce qui tend à prouver qu'ils ne sont pas venus là pour encourager les arbitres.
Les arbitres. Parlons-en. Ces braves gens courent pendant des heures à la hauteur du ballon sans jamais pouvoir jouer avec les autres. Je pense à la frustration des ces pauvres hommes, condamnés à n'avoir comme uniques actions que de signaler, avertir, réguler, valider, sanctionner, siffler, trancher, punir, lever les bras, montrer du doigt cependant que les joueurs ont des relations ambiguës avec eux : quand ils ont le ballon, ils cherchent à éviter leur regard, quand ils ne l'ont pas, ils cherchent à attirer leur attention en se roulant au sol, le visage grimaçant de douleur.


Ainsi va le match; un passionnant spectacle, dont je vous épargnerai les détails, plein de rebondissements, de belles actions, de passion, de violence, de beaux gestes, de suspense, pour finir par la terrible tragédie des tirs aux buts.
La victoire d'une équipe et la défaite d'une autre. 


Mon grand verre de bière est vide, le terrain aussi, ce qui me pousse à conclure que le grand mystère réside sans doute dans le rapport entre ces deux faits objectifs.

@duanyer

 

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