Champions du monde... de mauvaise foi
C'était il y a un an. Une rencontre virtuelle autour d'Ella Fitzgerald. Ensemble, nous partageons un goût certain (voire immodéré) pour le jazz. Pour le vin aussi. Forcément, ça rapproche. Nous ne désespérons pas de travailler un jour ensemble. Derrière un micro. Pour du jazz évidemment. Avec Thélonious Monk, Miles Davis, Ella et Jamie Cullum.
En revanche, Erwann a un défaut. Que je n'ai pas (non, je n'ai pas ce défaut, commence pas à protester Erwann). Il est champion du monde de mauvaise foi. Alors je vous le laisse. Prenez soin de lui. Ce garçon est formidable. Sauf quand il fait preuve de mauvaise foi.
Eva
La vraie valeur de la Coupe du Monde
Alors soyons bien clairs. Je ne suis pas un amateur de foot du dimanche, un de ceux qui ne découvrent les joies du stade qu'une fois tous les quatre matins.
Non, je suis bien pire que ça. Je ne m'y intéresse qu'une fois tous les 4 ans. Et encore, 2010 m'ayant laissé totalement indifférent.
Mais pourquoi me direz-vous ? Pourquoi ne se passionner que pendant la #CDM2014 (oui, je fais partie des gens énervants qui parlent avec des morceaux de # dedans) ?
Parce que la Coupe du Monde est la vraie célébration d'une valeur qui est chère à mes yeux. Une valeur humaine, humaniste même dirais-je dans un élan de lyrisme qui n'est pas sans rappeler les plus belles sorties de Christian JeanPierre.
La solidarité ?
Le courage ?
Le dépassement de soi ?
Non. Bien mieux : la mauvaise foi.
La seule vraie valeur totalement partagée non seulement par l'ensemble de ceux qui regardent la Coupe du Monde, mais aussi par ceux qui la font.
La mauvaise foi qui réserve de beaux, de très beaux dialogues sur canapés, dans les bars, sur les internets en général et Twitter en particulier (coucou @flonot, @lecontempteur et tous les autres).
La mauvaise foi au bureau devant un match des Bleus se jouant en fin de journée :
- 18h25 : "Putain, mais ils avancent pas là, il fout rien Benzema"
- 19h12 : "Ahhh ! Je l'avais pas dit que Karim était grand cette année , je l'avais pas dit ?!"
Mais surtout la mauvaise foi sur le terrain. Une Coupe du Monde n'est pas forcément la célébration du football total, mais elle est TOUJOURS celle de la mauvaise foi totale.
Celle qui paye, comme la pseudo faute de Robben dans les prolongations pour obtenir le péno qui fera la différence (oui, j'ai plus de 35 ans je dis péno comme on disait dans la cour de récré).
Celle, encore plus belle car totalement inutile, de la contestation faussement véhémente de la décision de l'arbitre. Ces quatre ou cinq grands garçons qui arrivent en courant autour de l'arbitre venant de siffler. Une attitude imitant parfaitement le Parisien qui tente de prouver sa bonne foi au préposé à la fourrière en lui montrant que le panneau d'interdiction de stationnement était caché par cette branche de tilleuls. C'est beau car inutile.
On a jamais vu un préposé à la fourrière sympathique, on n'a jamais vu un arbitre revenir sur sa décision.
On touche alors au sublime de la discipline : le geste pour l'amour du geste, la mauvaise foi pour le pur plaisir de la mauvaise foi.
Ces discussions, ces plongeons dans la surface, ces masques de douleur qui ne durent que le temps de se voir accorder un coup franc, c'est la mauvaise foi en plein action. Un grand moment pour tous les pratiquants de cette discipline. Et nous sommes bien plus nombreux que les licenciés de FFF.
Erwann Gaucher (@egaucher)
PS : je prendrai bien une Caïpirinha. Sans avocats mais avec du citron
Précision : détestant la censure, je laisse donc ce PS. Mais évidemment, cela se paiera un jour... Je concocte ma vengeance. Eva