Le billet d'Yves #2569863
Oh merde !
Pardon, mais c'est bien la seule expression qui me vient à l'esprit (et sort de ma bouche). Yves est à l'hôpital.
Yves est à l'hôpital à cause de nous. Enfin, de vous. Enfin, du blog quoi.
Le foot aura eu raison de lui.
Soyez gentils avec lui. Envoyez lui des messages de soutien. Il en a besoin.
Eva
Chère mademoiselle Eva Roque
Dieu sait si j'ai pris du plaisir à contribuer à votre excellent blog en tentant de dispenser quelques-unes de mes pensées les plus abouties en matière de footballistie. Ma connaissance quasi universitaire de ce sport m'a permis d'éclairer vos lecteurs sur les finesses, sinon sur la technicité que réclame le jeu de ballon.
Or, aujourd'hui je ne me sens pas d'écrire. Voici :
Sur la pelouse de la maison que j'ai louée en Normandie, je viens en effet de jouer au foot avec mes enfants et autres membres de ma famille. J'ai choisi d'assumer le rôle de gardien.
Nous avons installé des sacs à dos pour constituer les buts réglementaires (1,25 mètres pour un jardin normand), puis trouvé un ballon en mousse, plus ou moins grignoté par le chien.
La partie n'avait pas encore commencé que mon petit fils T. a shooté et soi-disant marqué un premier but. Le but de l'infamie ! Assumant le choc et souhaitant me montrer magnanime, nous avons réengagé.
Ma belle-fille, qui était pourtant sélectionnée dans mon équipe, ayant marché sur sa robe, a raté son contrôle. En basculant au sol, le ballon a rebondi sur sa tête et j'ai plongé pour tenter de bloquer ce tir malheureux. Mais mes gants Mapa, trop fragiles se sont déchirés lors de ma prise de balle et je me suis littéralement retourné le pouce sous le choc. En retombant, ma tête a cogné sur l'enclume que j'avais installée dans le sac à dos pour l'alourdir.
Après 98 secondes, nous avons arrêté le match car les enfants voulaient faire du trampoline tandis que ma femme m'amenait aux urgences.
C'est depuis ma chambre que je vous écris ces lignes, d'un doigt, (l'autre étant dans le plâtre) et la tête bandée.
Mon moral n'est pas au plus haut et je ne me sens pas de faire ma chronique ce jour. En effet, depuis quelques heures je développe une phobie du foot.
Le seul fait de voir à la TV des joueurs courir après le ballon me donne des sueurs et je suffoque dans de terribles crises d’extrasystoles. Pris de tremblements et d'angoisse à la simple vision d'un gardien en short orange fluo, je pense ne pas pouvoir assumer mon rôle de chroniqueur-vedette demain.
Trop hanté par le drame qui m'est survenu ce matin, je dois d'abord recouvrer mes forces et faire un énorme travail d'introspection avant de revenir à mon meilleur niveau.
En vous souhaitant une bonne continuation...
A suivre, mais pas sûr.
Yves (@monpsyvite)