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C'était le 2 août 2014. J'écrivais ces quelques lignes.
Nous sommes le 14 janvier. Je ne changerai pas un mot.
Je n'ai pas fait de commentaires.
Je n'ai pas commenté le conflit israélo-palestinien. Ni la guerre en Syrie. Je n'ai pas déposé de statut Facebook ou de tweet sur les manifestations qui se déroulaient à quelques mètres de chez moi, au coeur de Paris. Je n'ai pas évoqué le sort des chrétiens d'Orient en Irak.
Pas un mot. Pas une ligne.
Absence d'opinion ? Absence de sensibilité ? Absence de conscience du monde ?
Ce serait mal me connaître.
Accro à l'actu, je prends chaque image, chaque propos comme autant d'uppercuts. Des coups à me couper le souffle parfois. A suffoquer d'offuscation.
Quand l'info réveille une crise existentielle. Pas essentielle. Existentielle.
Mais je n'ai pas fait de commentaires.
Je m'amuse parfois des affres de nos politiques. D'une grève de taxi ou d'une compagnie aérienne. Parce que l'humour trouve sa place et adoucit l'énervement quotidien.
Et puis, il y a ces autres sujets. Qui meurtrissent. Qui tuent. Qui nous divisent ici.
Internet devenant le Forum. Sans autoriser, ou si peu, l'échange d'arguments. Sans rhétorique.
l'heure est à l'insulte. A l'agression. En 140 caractères. Ou quelques phrases.
Une absence de réflexion qui pousse le pouce à appuyer sur off.
S'isoler de ce monde. Parce que l'hyper connection n'autorise pas l'hyper bavardage (argumenté ou pas).
S'isoler pour tenter de comprendre le monde autrement. Prendre du temps pour analyser. Lire. Réfléchir. Prendre du temps. Ce luxe que nous ne nous accordons plus.
Ne pas céder aux commentaires faciles. A l'opinion facile. A cette forme de démagogie que nous reprochons aux politiques.
Ne pas confondre "Je pense, donc je tweete" avec "Je pense, donc je suis".