Dix athlètes de tout pays et d'aucun pays

par roqueeva  -  11 Août 2016, 10:00

Dix athlètes de tout pays et d'aucun pays

Dans notre Dream Team, y'a un Belge, une fofolle, des petits nouveaux, des gens de Paris, du Sud... On est toujours un peu l'étranger de l'autre.

Dans notre Dream Team, y'a aussi un écureuil (@Squirelito sur Twitter) qui avec sa sensilité habituelle a choisi de nous parler de ces athlètes hors du communs. Des sportifs sans pays, porteurs de valeurs universelles et symboles de l'esprit olympique (bon, je suis d'accord, l'esprit olympique est une notion pas toujours partagée... On y reviendra)

 

La bafouille de Squirelito

 

« Campagnes, monts et mers...

Et enfin, Rio brille autour de toi »

 

Abandonner ses racines, dire adieu à ses proches, affronter de longues marches sans sommeil, être à nouveau la proie de tous les dangers, gravir malgré les vertiges, embarquer sans savoir nager...

Pourtant aucune autre alternative que de quitter son pays, son pays en guerre, une guerre non voulue par le peuple car décidée ailleurs, et toujours pour des motifs bien différents que ceux qui sont annoncés.

Fuir les massacres, les exactions, les viols devenus armes de guerre. Fuir l’horreur à n’importe quel prix, trop souvent celui de la vie.

 

Lutter, surpasser les épreuves, un marathon de la migration sans limites, un sport de combat sans filets de sauvegarde. Gravir les marches vers la lumière et entrevoir un podium de la liberté : Rio 2016 !

 

Rio 2016, une édition des Jeux Olympiques qui ne sera pas comme les autres, une édition avec une grande première car 10 noms vont rassembler plus que jamais les 5 anneaux entremêlés :

 

Yonas Kinde

Popole Misenga

Yolande Mabika Bukasa

Yusra Mardini

Rami Anis

Paulo Amotun

Yiech Pur Biel

Rose Natrike Lokonyen

Anjelina Nadai Lohalith

James Nyang Chiengjiek

 

10 personnes, 10 combats, la compétition n’ayant pas été seulement sur les terrains de sport mais aussi sur le terrain de la vie.

Ils viennent d’’Ethiopie, de la République Démocratique du Congo, de Syrie, du Soudan du Sud. Ils vivent dorénavant au Luxembourg, au Brésil, en Allemagne, en Belgique, au Kenya.

 

Oui, vous l’avez compris, ce sont des migrants. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux Olympiques une délégation de réfugiés participera à cet événement quadriennal. Tout un symbole et un message on ne peut plus universel. Un écho considérable pour les 60 millions de déplacés de par le monde, un immense espoir et, aussi, une monumentale leçon de vie.

 

« L’important dans la vie, ce n’est point le triomphe, mais le combat. L’essentiel n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être battu »

Pierre, baron de Coubertin

 

PS : Je ne pouvais pas publier ce post sans un éclairage sur le visage souriant de Yusra Mardini. Elle a 18 ans et des rêves olympiques pour 2020. Il y a quelques jours, elle a plongé dans l'immense piscine du parc olympique. Qu'importe ses temps, son élimination. L'important c'était d'être là en vie. Après avoir sauvé la vie de plusieurs dizaines de Syriens l'été dernier entre les côtes turques et l'île de Lesbos. Avec sa soeur et une autre nageuse, elles ont remorqué pendant plusieurs heures à la force de leur bras la barque sur laquelle elles avaient embarqué et qui menaçait de couler. Sauvés des eaux. Tous. Yusra, elle, a terminé son voyage sur la terre, en Allemagne où elle a pu reprendre l'entraînement. Alors, rendez-vous en 2020, Yusra.

 

 

Yusra Mardini

Yusra Mardini

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