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Le blog d'Eva Roque

Bac, Brésil et bonheur

Bac, Brésil et bonheur

Retour de Jérôme Patte. Qui a rangé son ton sarcastique pour de nouveau un petit moment d'émotion. Après la sculpture, la musique...

C'est bien mon chat... (pardon, ceci est une familiarité entre nous).

Eva

 

BAC B comme BRESIL

J’ai 17 ans, bon, si vous avez la curiosité de voir ma photo de profil twitter (@jeromepatte), vous pourriez me prendre pour un escroc, c’est vrai, mais j’ai 17 ans car nous sommes en… 1992. Comme tout adolescent qui se respecte, je passe cette année-là à jouer au flipper, au football, à fumer mes premières cigarettes, à marivauder dans ce lycée huppé de la capitale et accessoirement à passer le baccalauréat.

Moi qui veux devenir journaliste (je l’ai noté sur ma fiche de rentrée scolaire), dont je sais à quel point le bac A (série littéraire) offre une voie royale pour y parvenir, me voilà à réviser le bac B (économie pour les intimes), ayant il faut le dire à l’époque plus de facilité à comprendre Keynes que Kant. Le Bac B est celui qui ne pardonne rien, celui où l’on dit qu’il vaut mieux être moyen en tout, ce qui est faux du reste puisqu’il faut surtout être bon en économie.

Période de révision oblige, je fais le choix stratégique de tout miser sur le tiers monde et surtout de parfaire mes connaissances en profitant de la pédagogie et de la gentillesse du père de mon ami Antoine, Henri, qui est considéré (encore à l’heure actuelle) comme le spécialiste français de la question. Autant dire que je suis en train d’apprendre à conduire sur les conseils d’Alain Prost ou encore d’être initié aux accords de musique par  Christophe Maé (mauvais exemple).

Bac, Brésil et bonheur

Et le Brésil dans tout cela me direz-vous ? J’y viens, donc, Henri, le père de mon ami Antoine, travaille à cette époque pour la Banque Mondiale où il est en charge du Brésil, pays dans lequel il passe le plus clair de son temps, les révisions se font donc sous cet angle, le pays n’appartenant pas encore aux BRIC, mais plutôt aux bâches et tôles ondulées.

L’immersion auriverde est totale puisqu’en cette fameuse année 1992, alors que le groupe Queen fait fureur dans la cour du lycée, que Nirvana ou encore Pow Wow trustent les premières places dans les charts, Henri nous ramène d’un de ses voyages l’album ‘Circulado Vivo’ d’un chanteur brésilien peu connu en France, Caetano Veloso (je rappelle à cet effet que le Brésil niveau musique, à cette époque, c’était surtout la Lambada, qui nous a seriné, pardon, fait danser quelques temps auparavant).

Les révisions se font donc aux sons de ce chanteur militant et de sa folk teintée de rythmes brésiliens. Tiers-mondiste, africaniste, mais aussi excellent mélodiste, sa musique, à défaut de vous faire (systématiquement) danser, a quelque chose d’envoûtant, et cet album, qui tourne en boucle me donne une envie folle de m'étendre sur mon sujet.

Bac, Brésil et bonheur

Arrive le jour du baccalauréat et de cette fameuse épreuve d'économie. Le tiers monde fait partie des sujets proposés, ma démonstration basée sur l’économie brésilienne me permet du coup de l’avoir avec les honneurs (je crois que l’on dit mention bien dans le jargon de l’Education Nationale), ce qui réjouis, à défaut du peuple brésilien, mes parents et ceux d'Antoine évidemment.

Pour conclure, on peut dire que le Brésil fait, en quelque sorte, partie de ma vie, que je ne suis (hélas) toujours pas journaliste, qu’Antoine, dans la lignée de son père,  est aujourd’hui un éminent spécialiste de l’économie solidaire et que Caetano Veloso continue de faire découvrir au monde ses sons envoûtants et ses paroles constructives.

Jérôme

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G
;-)
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